14 jours à la Réunion | Jour 7
Voyage au centre de la Terre et en bord de mer
Date du voyage : mercredi 11 avril 2018
Après avoir parcouru la route des laves et découvert ses nombreuses coulées, nous décidons de creuser un peu plus le sujet et de plonger dans les entrailles de la terre. Après cette aventure spéléologique, nous retournerons à la surface pour y chercher un peu de fraîcheur, bien que relative, et nous nous jetterons dans l’Océan Indien pour la toute première fois.
Des cirques et des Pitons, parts de l'Histoire de l'île
Ce matin, nous avons rendez-vous à 8h30 avec notre guide Matteo de Rando-volcan pour découvrir un tunnel de lave. Il fait un temps magnifique, ce qui nous change puisque nous avions traversé la route des Laves sous la pluie deux jours plus tôt. Nous laissons la voiture au parking, revêtons nos genouillères, gants, casque et lampe-torche et marchons à travers l’étendue basaltique jusqu’à une entrée du tunnel.
En chemin, Matteo nous parle un peu d’Histoire et nous retrace deux faits intéressants : Tout d’abord, la création de l’île de la Réunion. L’île est issue de la naissance du volcan des Alizées, un prédécesseur de la Fournaise, aujourd’hui recouvert par ce dernier. C’est un volcan de point chaud qui aurait culminé à 4000m ! (La Fournaise fait 2630m et le Piton des Neiges 3070m). De quoi donner le vertige.
De plus, la Réunion comporte non pas 3 mais 4 cirques au total ! Le dernier, le cirque des Marsouins, situé dans l’actuelle forêt de Bébour-Bélouve, a été en partie recouvert par une vieille éruption du Piton des Neiges et est aujourd’hui difficilement observable en tant que tel.
ça alors !
Un volcan de point chaud ?
Les volcans peuvent apparaître de plusieurs manières à la surface de notre planète. Ici, nous allons nous intéresser aux volcans dits de point chaud. Il s’agit d’un volcan issu d’une zone où le magma, sous l’effet d’une température plus élevée que la normale, remonte jusqu’à la croûte terrestre, la perce terrestre pour s’y répand. Le phénomène peut avoir lieu au beau milieu d’une plaque tectoniques ou à la limite de deux d’entres elles. Le point chaud ne bouge pas sur notre globe contrairement aux plaques qui sont en perpétuel mouvement. Et c’est d’ailleurs ce même point chaud qui est à l’origine des îles Maldives et de l’île Maurice.
Source : C’est pas Sorcier : Formation de l’île de la Réunion



Descente dans un tunnel de lave - Coulée de 2004
Place maintenant au récit de notre aventure souterraine.
Le tunnel que nous visitons aujourd’hui se situe dans la coulée de lave de 2004. Il a été découvert en 2005 et mesure 6,5km de long au total. Nous avons opté pour une visite sur une demi-journée et avons passé environ 2h30 sous terre. J’appréhendais un peu la visite car le lieu est décrit comme étroit, chaud et très humide. Mais tout s’est très bien passé et Matteo a été très rassurant. Nous nous sommes tout d’abord assis à l’entrée du tunnel afin de s’imprégner de l’air ambiant puis avons commencé notre exploration.
ça alors !
Mais dis-moi Jamy, comment se forme un tunnel de lave ?
Un tunnel de lave se forme lors d’une éruption volcanique de type effusive. La lave s’écoule du volcan et la partie en contact avec l’air se refroidit et durcit. Protégée par cette croûte ainsi formée, l’intérieur de la coulée reste fluide et continue de s’écouler jusqu’à ce que l’éruption s’arrête. Là, la lave peut se déverser dans l’océan ou se retrouver bloquer et former un bouchon. Elle ne laisse derrière qu’une voûte et quelques traces de son passage.
Les tunnels de lave sont fragiles, des fissures peuvent apparaître à cause de séismes, d’intempéries ou des racines de plantes qui tentent de s’y développer, notamment les filaos. Ils peuvent également être victime d’autres éruptions volcaniques. La lave pouvant alors les recouvrir ou les combler.

Dans le tunnel nous observons le passage de la lave refroidie et les différentes formes magmatiques qu’elle y a laissées. On peut remarquer notamment des lignes horizontales sur les parois qui attestent du niveau de lave à un instant donné. Plus le relief de la délimitation est fort plus longtemps la lave s’est écoulé à un même débit. On constate que la lave qui a parcouru ce tunnel ne l’a pas toujours remplie entièrement et a même stagné un certain temps à mi-hauteur.

Çà et là, des morceaux de parois se sont effondrés laissant des trous béants ouverts sur… d’autres petits tunnels de lave ! L’éruption de 2004 a dû recouvrir d’anciens tunnels de lave lors de sa descente et le poids des années et du passage ont certainement eu raison de certaines zones fragilisées. Le tunnel est cependant entretenu et nettoyé une fois par an par des guides afin de le préserver. Merci donc de ne pas leur compliquer la tâche et de garder ce lieu propre.

En d’autres endroits, nous observons des gouttes de lave refroidie au plafond qui lui confère une couleur chocolat. On croirait même voir de la mousse par endroit où les parois ont subit des chocs laissant l’intérieur de la coulée apparent.



Nous faisons également la connaissance d’un phénomène étonnant, les périmorphoses. Il s’agit du moulage des contours d’organismes dans la lave. La lave va venir recouvrir un arbre et l’engloutir. Mais si ce dernier est très peu inflammable, sa consomption prendra plus de temps que le temps nécessaire à la lave pour refroidir. La lave va donc épouser le contour de l’arbre, refroidir et durcir autour. Avec le temps, l’arbre mort se décomposera entièrement ne laissant qu’une cavité estampillée de son empreinte. C’est notamment le cas pour les arbres au bois dur et résistant comme le pied de fer.
Un exemple tristement célèbre de périmorphose sont les corps des habitants de Pompéi lors de l’éruption de 79. Ces cavités vides ayant abrité des corps ont servis de moules que l’on a rempli de ciment. Ce sont ces blocs de ciments qui sont exposés au public.

Nous arrivons jusqu’à une grande salle où Matteo nous fait nous asseoir et nous demande d’éteindre nos lampes. Nous sommes maintenant plongés dans l’obscurité totale et nous sommes invités à mettre nos sens en éveil… Nos yeux s’habituent peu à peu aux ténèbres même si aucune lueur n’est visible. J’amène ma main devant mon visage et l’agite. Je crois distinguer mes doigts mais ce n’est qu’une illusion créé par mon cerveau. L’eau s’engouffre partout et le seul bruit que l’on distingue sont les gouttes qui tombent sur le sol. Puis, de temps en temps un autre bruit. Un bruit familier : une voiture qui passe. Nous sommes juste sous la route ! C’est impressionnant !
Nous rallumons progressivement nos frontales et reprenons notre chemin après cette expérience de quelques minutes de cécité. En route jusqu’à la sortie, nous croisons des couleurs et textures inédites, la lave peut prendre des aspects si différents en refroidissant selon sa viscosité, sa température et sa composition.
Notre balade souterraine étant maintenant terminé, nous repartons le long de la route des laves en direction de Saint-Joseph pour un après-midi baignade ! Nous en profitons également pour manger parce que mine de rien, les tunnels, ça creuse !
Bassin de Manapany
Cela fait maintenant 7 jours que nous sommes arrivés sur l’île Bourbon, il est donc grand temps de se jeter à l’eau ! La côte Est n’étant pas propice aux baignades, nous entamons notre première virée océanique au Sud-Ouest de l’île vers Saint-Joseph : au bassin de Manapany. En arrivant, nous remarquons un stand de beignets, bouchées et autres caprices auxquels on ne résiste pas et je craque pour une beignet banane. Puis, nous descendons les marches jusqu’à la plage de galet et le bassin de Manapany, enclavé par le gros rocher. Cette séparation permet de réduire le risque d’attaque de requin, un danger bien présent à la Réunion. Je vous déconseille donc fortement la baignade en dehors de l’enceinte.

Le bassin est profond d’environ 2m sur une bonne partie de la surface, il y a un haut escalier pour y descendre. Le sol est caillouteux et un peu glissant, les chaussures de plages sont donc conseillées. L’eau est bonne, on y rentre vraiment facilement (et je suis une grande frileuse). Sur les rochers, des cabots sauteurs frétillent encore et toujours aux rythme de la houle. Quelques autres poissons sont également visibles dans l’eau bien qu’un peu trouble.

Grand Anse et sa plage de sable
Une autre plage et un autre bassin propice à la baignade se situent à moins de 10km, il s’agit de Grand Anse. C’est une longue plage de sable bordé de palmier aux impressionnantes racines (d’ailleurs, si vous avez le nom exact de l’espèce, je suis preneuse). Il y a également de grandes étendues d’herbes ce qui en fait un endroit propice aux pique-niques.

ça peut servir
adresse, coordonnées, informations en tout genre
Rando-Volcan
11 ter Allée des verveines, Saint-Pierre
-21.304895, 55.519851
Tarif : de 40€ à 70€ selon l’excursion et le nombre de personne (prix par personne)
Téléphone : 0692301173 (réservation obligatoire)
rando-volcan.com
facebook.com/tunnelsdelavereunion
Bassin De Manapany
Place Luc Donat, Mnapany-Les-Bains
-21.373261, 55.588260
assin de Grand Anse
D76, Grand Anse
-21.369712, 55.548487