14 jours à la Réunion | Jour 2
Randonnée
dans le cirque de Mafate
Date du voyage : vendredi 6 avril 2018
Du col des bœufs à Marla
La Réunion possède une végétation luxuriante et surprenante. Sur notre chemin, nous croisons la route de diverses fleurs très colorées et plantes aux formes étonnantes ! Par exemple, les fougères arborescentes prennent toutes sortes d’aspects au cours de leur développement : les feuilles poussent le long de la tige sous la forme de petits escargots qui chacun se déroulera lentement pour devenir une jolie feuille verte crénelée. Autre exemple, nous sommes tombés sur ce qui ressemblait beaucoup à une fraise des bois. Après une petite recherche, il se trouve qu’il s’agissait bien d’une fraise : la fraise de lo (fraise de l’eau). Contrairement à la fraise des bois, elle n’aurait aucun goût, d’où son nom (le fruit n’est pas toxique mais peu entraîner des troubles digestifs, donc dans le doute, n’y goûtez pas).
ça alors !
Les cirques sont, à la Réunion, le résultat de l’effondrement d’une ancienne chambre magmatique du Piton des Neiges. Celui de Mafate (du malgache «mahafaty», «l’endroit qui pue/tue») est le plus escarpé et le seul accessible uniquement à pied ou en hélicoptère. En effet, aucune route ne le traverse, ce qui en fait un lieu isolé et presque impénétrable. Malgré ça, de nombreux îlets sont habités par quelques centaines de courageux. Il faut compter plus de deux heures de marche pour rejoindre l’îlet de La Nouvelle depuis le Col des Bœufs ou presque trois heures pour Marla. On y trouve néanmoins des écoles et des épiceries, ces dernières étant ravitaillées par hélicoptères.
Le sentier menant à Marla nous mène jusqu’à la Plaine des Tamarins situé à 1800m d’altitude. Et comme son nom l’indique, on y trouve des… tamarins, et plus particulièrement des tamarins des Hauts, arbres endémiques de la Réunion. Certains sont recouverts d’un lichen épiphyte, le Usnea barbata aussi appelé barbe de Saint-Antoine ou barbe de Jupiter, je vous laisse deviner pourquoi. Pour ce qui est des fleurs, on retrouve un peu partout autour de l’île le lantana camara ou galabert du nom de l’abbé qui l’a introduite sur l’île. Ce sont des fleurs envahissantes aux couleurs dégradées du rose ou orange vers le jaune. Ces feuilles sont même utilisées pour faire du thé, mais je vous en reparlerai plus tard ! J’ai craqué pour ces petites fleurs que je trouve toute mignonne, elles vont peut être finir sur mon balcon.
Concernant la faune, nous avons croisé quelques bovins et des crapauds gutturaux. J’ai été bien surprise de trouver des crapauds, ce n’est pas le genre d’animal que je m’attendais à croiser à cette altitude. Comme je trouve les amphibiens adorables, vous trouverez pas mal de photo d’eux.
Une fois la plaine traversée, nous continuons notre descente jusqu’à la rivière des Galets qui prend sa source au pied du Grand Morne pour aller terminer sa course sur la côte Ouest dans la ville du Port. La rivière est parsemée de cascades et serpente à travers le relief sinueux de la région, c’est pourquoi nous serons amenés à la traverser à plusieurs reprises. Nous profitons donc de cet instant pour manger et se tremper les pieds puis nous repartons. Marla n’est plus très loin et nous ne tardons pas à y arriver. À son sommet, 1625m d’altitude, les nuages sont bloqués entre les montagnes et nous empêchent de prendre de jolies photos. Je me rattraperai à un autre moment.
De Marla à Trois Roches...
Nous continuons à suivre le sentier qui descend jusqu’à 1200m, soit 400m de dénivelé. La descente est rude, le sol est pierreux et instable mais le paysage qui nous entoure en vaut la peine ! En route, nous croisons des bois de chapelet ou boehmère à fleurs pendantes qui poussent à travers la roche. Ces plantes ont besoin de peu et sont donc très invasive, au détriment de la flore endémique qui tend à disparaître. Et son nom, me direz-vous ? Lorsque ses fleurs poussent, elles forment des boules qui se succèdent et pendent le long de la tige, ce qui créé une sorte de chapelet. C’est pas plus compliqué que ça !
Nous arrivons enfin à Trois Roches et sa fameuse cascade. Là, le sol change, plus de roches qui se dérobent sous nos pas, nous marchons maintenant sur une surface lisse, sculptée par la rivière, d’où émergent des choca verts et une autre plante (dont j’ignore le nom, voir photo ci-dessous).
ça alors !
Bois de ? Pied de ? Quelle différence ?
Les Réunionnais ne se compliquent pas la vie pour nommer les nombreuses espèces d’arbres et arbustes environnants. Les espèces endémiques (qui n’existent qu’à la Réunion) et indigènes (apportées naturellement par le vent, les oiseaux, etc.) ne donnent pas de fruits/parties comestibles, cependant leur bois est utilisé pour toutes sortes de constructions, ils appellent donc ces espèces «Bois de … ». Au contraire, les espèces exotiques (apportées par l’Homme pour se nourrir) produisent des fruits ou des éléments comestibles. Pour les différencier, les réunionnais les ont nommées « Pied de … ». Ainsi, un bois de papaye ne produira pas de fruits comestibles (ou pas de fruit du tout) contrairement à un pied de papaye.





Roche Plate, enfin !
Après une courte halte, nous reprenons la route pour Roche Plate. Nous traversons à gué loin de la cascade par prudence. Le courant est fort et l’eau m’arrive sous le genou, le fond glisse pas mal donc je vous conseille de mettre des chaussures de plongée. Le sentier jusqu’à Roche Plate est très vallonné, ça monte, ça descend, ça remonte, ça redescend, ça re-remonte… les genoux sont mis à rude épreuve. À presque 1500m d’altitude, nous entamons donc la dernière descente jusqu’à Roche Plate, ouf !
À l’arrivée, notre gite, le Mahafaty-Be nous attend pour un repos bien mérité. Nous avons été très bien accueilli par Jean-Pierre et une case nous était entièrement réservée. Elle comprend 4 lits superposés (soit 8 couchages), les draps, couverture et oreillers sont fournis. Nous avons mangé avec un autre groupe de randonneur au soir. Le repas était très bon et très convivial ! Il comprenait un punch mangue maison délicieux (et je n’aime pas la mangue d’habitude) accompagné de croquettes de poulet et de légumes. En plat, nous goûtons déjà à deux des nombreuses spécialités réunionnaises, j’ai nommé : le chouchou en gratin et le rougail-saucisse, un délice ! Le chouchou, aussi appelé christophine, est un légume qui, en fait, n’a pas de goût particulier, ce qui en fait un légume facile à cuisiner. Il peut donc se manger salé (en gratin et cari) ou sucré (en confiture par exemple). Le rougail-saucisse, quant à lui, est un plat comprenant du riz, des lentilles et des saucisses (fumées ou non) coupées et mélangées avec des oignons et des tomates. C’est donc un plat très simple mais aussi très bon. Chacun y ajoute ses petites subtilités : curcuma, ail, piments, gingembre, etc. En dessert, nous avons mangé un gâteau à la patate douce. Le repas était délicieux et très copieux, nous avons vraiment apprécié la soirée malgré notre état de fatigue et étions bien contents de retrouver notre lit.
ça peut servir
adresse, coordonnées, informations en tout genre
Parking surveillé du Col des Bœufs
Route forestière 13 du Haut Mafate
-21.06104, 55.4507
Tarif : 12€/nuit/véhicule
(Paiement en liquide lors du dépôt de la voiture)
Randonnée de Marla à Trois-Roche
Depuis -21.10039, 55.4347
Jusqu’à -21.09051, 55.41164
https://randopitons.re
Gite Mahafaty-Be
Roche Plate
-21.06807, 55.40395
Tarifs : 45€/personne (nuit en dortoir + repas du soir + petit déjeuner)
Téléphone : +262 692 32 80 95
Randonnée du Col des Bœufs à Marla
Depuis -21.06104, 55.4507
Jusqu’à -21.10039, 55.4347
www.reunion-mafate.com/
www.reunion.fr
Randonnée de Trois Roches à Roche Plate
Depuis -21.09051, 55.41164
Jusqu’à -21.06856, 55.40359
https://randopitons.re